HISTORIQUE.

 

 

André et Edouard Michelin reprennent, en 1886, l’entreprise familiale située à Clermont-Ferrand, où sont fabriqués les bandages de caoutchouc pour les roues de voitures légères.
En 1891, ils inventent le pneu démontable (34 boulons), qu’ils mettent en pratique sur les vélos, puis sur les voitures.
Ils contribuent au développement de l’automobile et en Décembre 1922, ils diffusent à travers toute la France, des milliers de questionnaires à retourner à Michelin et Cie, intitulés « Enquête nationale de l’automobile populaire ».
Les réponses au questionnaire étaient destiner à faire le « portrait robot » de la voiture populaire idéale.

 

Il comporte cinq questions simples :
1°) Jusqu’à quel prix pourriez-vous payer une auto?
2°) A combien de places?
3°) Quel poids de marchandises devrait-elle porter?
4°) Quelles marchandises?
5°) Quelle est la plus grande vitesse que vous voudriez atteindre en terrain plat?

 

Les réponses à ce questionnaire qui fut distribué à 10000 personnes pendant 5 mois donnèrent le cahier des charges de la voiture projet TPV: elle devait coûter 6000 F, avoir 4 places, transporter 50 Kg de pommes de terre ou un tonnelet à une vitesse de 60 Km/h.
Pierre Boulanger ajouta une condition supplémentaire : elle devra être économique soit consommer 4L/100Km.
Les conclusions de l’enquête serviront, 13 ans plus tard, de base d’étude lorsque Pierre Boulanger mettra à l’œuvre ses ingénieurs.

De 1922 à 1935, pour s’attaquer aux problèmes que pose la TPV, Pierre Michelin, l’un des six enfants d’Edouard Michelin, et Pierre Boulanger disposent d’une équipe de choc dirigée par André Lefèbvre, ingénieur.

Pierre Boulanger et André Lefèbvre

 

L’équipe que dirige A.Lefebrve est constituée entre autre de Georges Sallat (chef de projet et mécanicien), de Jean Muratet (carrosserie), de Marcel Chinon (coordinateur et suspension), d’Alphonse Forceau (boite de vitesse) et de Pierre Mercier (suspension). Certaines de leurs recherches demeurent célèbres comme l’astronome et chimiste Frishof Lecoultre qui proposait de remplacer l’éclairage électrique par des vers luisants!!!!

A.Lefebrve a fait ses études à l’Ecole Supérieure d’Aéronautique, et a ensuite travaillé chez Gabriel Voisin pour y construire des avions militaires. Puis, il entre chez Citroën en 1933 et met ainsi ses connaissances d’aéronautique au service de l’automobile.

Le 1er Octobre 1935, Pierre Michelin, est nommé président administrateur délégué des automobiles Citroën et dès fin Octobre, il met le bureau d’études au travail sur le projet de la Toute Petite Voiture (TPV). En 1935, l’équipe réalise des travaux intensifs sur des plans, des dessins, des maquettes.

Maquette en métal réalisée en 1936/1937

En 1937, un premier prototype roulant est créé et 39 autres prototypes vont se succéder.

Le prototype de 1937 est connu pour son moteur de motocyclette BMW bi-cylindre refroidi par air qui permettait à la TPV de rouler à 100 Kms/h, du fait de sa légèreté (<400Kg) et ses 3 vitesses. Il est composé d’une caisse monocoque ( pas de châssis/plateforme) et de suspension par barres de torsion. En cette fin d’année, Pierre Michelin meurt dans un accident de la route le 29 Décembre et c’est Pierre Boulanger qui lui succède.

Fin 1938, le 34ème prototype est déjà créé. Le châssis/plateforme en aluminium est adopté. Les essais sont effectués sur les nouvelles pistes d’essais de la Ferté-Vidame composées de deux routes bordées d’arbres et dont les virages et les lignes droites furent soigneusement étudiés.

Le 28 Août 1939, l’homologation auprès du service des mines est obtenu avec la dénomination 2CV A (moteur 375cm3 refroidi par air). Elle utilise des matériaux issue de l’industrie aéronautique, ce qui est nouveau dans le domaine automobile.

250 TPV sont produites en avant-série, mais la guerre avec l’Allemagne provoque l’arrêt immédiat des chaînes de production le 3 Septembre 1939. Les 250 TPV seront détruites à cause de la guerre.

En 1941, une nouvelle étude démarre en cachette des observateurs Allemands.

Les conséquences économiques et industrielles de la guerre font que les matériaux onéreux, comme l’aluminium et le magnésium, sont abandonnés au profit de la tôle d’acier.

Un nouveau moteur 375cm3 et une nouvelle boite de vitesse sont réalisés par le motoriste Walter Becchia. Un système de récupération de la chaleur dégagée par le moteur est mis en place grâce à des manchons.

En 1942, le prototype nommé Cyclope dont le styliste est Flaminio Bertoni (dessinateur de la Traction, de la 2CV, de l'Ami 6, de la DS...), est créé avec un seul phare avant placé au centre du capot. Il atteint 58Km/h de moyenne.


De 1944 à 1945, une suspension de type « calèche » (ressorts horizontaux) est testée par Paul Magès, Léon Renault et André Lefebvre.
Léon Renault invente les batteurs à inertie pour absorber les aspérités de la route.

En 1946, une suspension hydropneumatique à 23 bars (identique à la DS) est essayée.

En 1947, une suspension à ressorts longitudinaux avec tirants est mise en place, inventée par l’ingénieur en aéronautique Pierre Mercier, c’est celle que l’on retrouvera les 2CV de 1949.

En 1948, la conception de la carrosserie s’achève.

A la veille du salon de Paris du 7 Octobre 1948, Pierre Boulanger décide de présenter 3 2CV, mais aucune ne comportera de moteur car le démarreur électrique n’a pas encore été installé et Pierre Boulanger ne veut pas montrer un moteur différent de celui qui sera monté sur les 2CV qui seront vendues.

Au salon de Paris qui se déroule sous la verrière du Grand Palais, c’est la 1ère apparition officielle en public de la petite Citroën. Finalement, elle a deux phares et une 4ème vitesse « surmultipliée ».
Les capots des 3 2CV sont condamnés et les plaquettes publicitaires du stand Citroën annonce sa vente « courant 1949 ».

Les 2CV présentées sont quelque peu différentes de celles qui seront vendues aux particuliers à partir du mois d’Octobre 1949 : le cuvelage de leurs phares est noir et leurs ailes avant ont des lanternes plastiques bicolores sur leur sommet pour la signalisation.

Le 24 Juin 1949, la 2CV effectue son 2ème passage au service des mines avec numéro de châssis 0001.

Le salon de l’auto de 1949 dévoile au grand public le moteur de la Petite Citroën avec son démarreur électrique.

A la fin de l’année 1949, 924 2CV sont vendues et plus de 6000 en 1950.


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